Présentation
HALMA est une Unité Mixte de Recherche (8164), qui associe le CNRS, l’Université de Lille et le ministère de la Culture, avec une tutelle secondaire, l’INRAP, et des partenaires institutionnels. Elle constitue l’un des pôles français de référence dans le domaine des Sciences de l’Antiquité.
Équipe pluridisciplinaire, HALMA associe étroitement archéologues, historiens, philologues et plus généralement spécialistes des cultures antiques. Son champ de recherches s’étend sur un arc chronologique vaste, de la préhistoire jusqu’à l’Antiquité la plus tardive. L’aire géographique couverte par les différents chercheurs d’HALMA est centrée sur le bassin Méditerranéen et l’Europe du nord et se déploie de l’Atlantique jusqu’au Moyen-Orient.
Du point de vue pédagogique, l’UMR 8164 s’appuie sur le Master Mondes Anciens de l’Université de Lille et ses trois parcours : Égypte et Proche-Orient ancien ; Histoire, littératures et anthropologie des mondes grec et romain ; Métiers de l’archéologie. Ce Master est inscrit dans la Faculté des Humanités (départements Histoire, Histoire de l’art & Archéologie, Langues & Cultures antiques) et est adossé à HALMA en partenariat avec l’UMR 8163–STL (Savoirs, Textes, Langage). Par ailleurs, HALMA est rattachée à l’École doctorale Sciences de l’Homme et de la Société Lille Nord de France, où elle est co-porteur du séminaire Réception de l’Antiquité aux côtés des laboratoires Alithila, STL de l’Université de Lille et Textes et Cultures de l’Université d’Artois.
HALMA a pour objectifs :
- de favoriser le développement de programmes de recherche centrés sur l’Antiquité dans nos disciplines ;
- de conforter l’ancrage à l’Université de Lille des acteurs de l’archéologie, du patrimoine et de la culture aux niveaux régional et national, et de développer des programmes de recherche avec eux ;
- de renforcer les collaborations à des projets pluri-laboratoires dans le nouveau périmètre de l’Université de Lille ;
- d’intégrer étroitement les formations (licence, master et doctorat) dans les programmes de recherche ;
- d’intensifier son implication régulière dans les différentes manifestations de valorisation de la recherche.
Thématiques 2020-2024
La programmation scientifique d’HALMA se déploie en 2020-2024 en 3 thèmes de recherches et 1 laboratoire de prospective.
Thèmes de recherche
- Cultures, espaces et territoires
- Identités, pratiques et représentations
- Corpus, traditions et réceptions
Laboratoire de prospective : Vivre et mourir, s’affaiblir et guérir, le corps dans tous ses états : vulnérabilité, soins et souci de soi
Thème 1 - Cultures, espaces et territoires
Responsables : Jean-Luc Collart, Florence Klein, Agnès Lamotte
La thématique regroupe des acteurs de la recherche qui œuvrent sur l’étude des cultures matérielles et immatérielles des sociétés passées et de leurs territoires. Ainsi, via une chronologie longue qui va de la Préhistoire jusqu’à la fin de l’Antiquité sont appréhendés les fondements des territoires (proches, lointains, mystiques, religieux, poétiques…) et ce qui les anime (démographie, économie, échanges, ressources alimentaires ou non-alimentaires…). Des sites majeurs d’Europe (France, Italie, Grèce, Hongrie, Bulgarie, Arménie), du Moyen et du Proche-Orient anciens (Égypte, Irak, Iran, Israël, Soudan) et d’Afrique du Nord (Maroc) sont étudiés dans le cadre de fouilles ou de programmes de recherche pluridisciplinaires, dans une perspective comportementale de l’Homme, de son milieu et de la capacité à s’approprier les territoires selon la composition de ses besoins.
Les notions d’espaces et de territoires procèdent aussi d’études poétiques et intertextuelles. De fait, la littérature latine ne se comprend pleinement que dans son rapport à ses modèles grecs, dans des jeux d’appropriation que les auteurs anciens eux-mêmes assimilent à des formes de conquêtes symboliques en parallèle de la domination effective sur des territoires militairement conquis. De même, l’existence d’une littérature en langue grecque à l’époque impériale pose la question de l’interpénétration des espaces culturels en contact.
Les outils d’analyses élaborés dans les programmes de terrain et de recherches disciplinaires et interdisciplinaires génèrent une collaboration intense avec d’autres laboratoires, universités regroupées en réseau international, collectivités territoriales ou services de l’État, parfois au-delà de l’arc chronologique envisagé pour des besoins disciplinaires (i.e. archéologie de la Grande Guerre). Ceci permet d’éclairer la définition et la déconstruction des frontières qui délimitent autant de territoires poétiques et génériques, toujours renégociés depuis les textes mêmes.
Les programmes de recherche mis en œuvre sur sol national suivent les prescriptions de la Programmation nationale de la recherche archéologique et de la Direction générale de la recherche et de l'innovation (D.G.R.I.).
Thème 2 - Identités, pratiques et représentations
Responsables : Anne-Isabelle Bouton, Andrzej Chankowski, Grégoire Poccardi
Le thème concerne l’étude des critères de reconnaissance d’un groupe ou d’une personne par rapport à un autre groupe ou une autre personne qui lui est ou lui serait « différent ». Les programmes peuvent porter sur les cadres politique (institutions, idéologies), religieux (rites, pratiques funéraires), philosophique (paganismes et christianisme), économique (modes de production, modes de transport, système de distribution, commerce et échanges) et social (groupes ou personnes) sur l’ensemble des mondes anciens. Les sources mobilisées sont multiples et de tous ordres, qu’il s’agisse de documentation iconographique, épigraphique ou papyrologique, de corpus issus de la transmission manuscrite médiévale, ou de vestiges matériels.
Les projets inscrits dans le thème 2 insistent sur la dimension diachronique des phénomènes étudiés, qu’ils soient politiques, religieux, culturels ou qu’ils relèvent des cultures matérielles. Il s’agit de mettre en évidence les processus d’évolution et de transformation, d’analyser les différents facteurs qui en sont les causes.
Le thème 2 vise enfin à mettre en lumière les représentations associées aux identités, ainsi que celles qui sont à l’œuvre dans divers types de pratiques existantes dans les mondes anciens. Sont soumis à l’analyse aussi bien les représentations mentales que les supports textuels, épigraphiques, iconographiques qui les sous-tendent. Ces représentations par essence évolutives produisent et accompagnent un certain nombre de transformations dans les différents domaines étudiés : les représentations attachées au mythe et à l’imaginaire, les représentations du pouvoir politique, enfin celles que d’autres pratiques et savoirs renvoient de la philosophie antique.
Thème 3 - Corpus, traditions et réceptions
Responsables : Séverine Clément-Tarantino, Xavier Deru, Denis Lacambre
Le thème 3 réunit les programmes de recherche dédiés à l’édition des sources, souvent accompagnée de traductions et commentaires, et les réflexions portant sur la transmission de ces sources et, plus largement, sur les dynamiques de la réception de l’Antiquité. Un des enjeux majeurs est de favoriser l’émergence d’une réflexion de type épistémologique vouée à éclairer les enjeux des données que nous manipulons : comment, des sources, passe-t-on aux corpus ? Qu’est-ce qui sous-tend et influence la transmission des œuvres et des savoirs ? Dans quelle mesure la fluidité caractéristique des processus de réception peut-elle être saisie par l’analyse ?
Ce thème fait par ailleurs une place à la transmission au sens pédagogique du mot ; les entreprises de formation par la pratique (que ce soit en latin et grec ancien ou en archéologie) donnent lieu à des retours réflexifs constants visant à améliorer ces démarches et à les faire mieux connaître.
Laboratoire de prospective - Vivre et mourir, s’affaiblir et guérir. Le corps dans tous ses états : vulnérabilité, soins et souci de soi
Responsables : Jean-Marc Doyen, Caroline Husquin, Vivien Longhi
Le laboratoire de prospective sert de pivot et d’articulation entre toutes les thématiques et pratiques disciplinaires des membres de l’UMR. Il s’agit de s’approprier les réflexions prioritaires de la région Hauts-de-France en matière de santé et de lutte contre le handicap, qui constituent aussi le premier hub de l’I-SITE, et de les interpréter en synergie dans un contexte propre aux sociétés antiques.
L’intitulé du laboratoire appelle au développement d’un large panel d’investigation sur les représentations et traitements des corps vivants et morts, mais aussi sur les théories et pratiques du soin dans les mondes anciens. Les 2 axes susmentionnés sont traités selon des déclinaisons variées touchant entre autres, pour le premier, les organismes vulnérables en tant que corps morts, abimés, blessés, torturés, suppliciés, délaissés ; pour le second, la question du soin au prisme du genre, de la médecine, de la philosophie et de la politique, ce qui fait le lien entre souci du corps et souci de l’âme.
Ces dernières décennies ont vu un profond renouvellement scientifique concernant les recherches sur le corps, son histoire et les pratiques qui l’entourent. Ce renouveau n’a pas épargné les sciences de l’Antiquité qui ont été particulièrement dynamiques sur le sujet dans les années qui viennent de s’écouler, défrichant des champs jusque-là peu étudiés, où le corps est envisagé sous différents aspects (parures, postures, gestuelles caractéristiques…), dans son intégrité comme dans son affaiblissement ou sa compromission. Si la réflexion a déjà été poussée, beaucoup reste cependant à faire.
Ce laboratoire se veut un lieu de prospective scientifique au sens littéral et entier du terme car, si la thématique du corps n’est pas neuve, les domaines d’investigation qu’elle sous-tend sont loin d’avoir tous été explorés. Certains d’entre eux, sujets d’étude pour des époques ultérieures, restent largement inédits pour l’Antiquité.
Les actions proposées visent à promouvoir des valorisations originales sous diverses formes : cahier internet, collaboration avec des artistes, expositions, captation vidéo…